Tout comprendre aux cyanobactéries.

Elles sont à l’origine de la fermeture de sites de baignade et d’appels à la vigilance aux bords des rivières, les cyanobactéries prolifèrent en cet été 2017 et seraient même à l’origine du décès de plusieurs chiens. Décryptage en quatre questions.

Chaque année, la chaleur estivale n’a pas que des bons côtés pour certains sites de baignade. Quand les températures sont élevées, les conditions sont idéales pour le développement des cyanobactéries, ces algues “bleues” qui peuvent être toxiques et imposent de fait l’interdiction de se baigner. C’est le cas régulièrement pour certains plans d’eau, mais en 2017, le problème touche des lacs préservés d’habitude ou des fleuves où les cyanobactéries n’ont jamais été observées.

Les cyanobactéries, qu’est-ce que c’est ?

Les cyanobactéries font partie des êtres vivants les plus anciens sur la planète, on en date aux alentours de 3,8 milliards d’années. Premier organisme a assurer la photosynthèse, elles contiennent de la chlorophylle, c’est ce pigment qui modifie parfois la couleur des eaux où elles prolifèrent, les rendant bleues-vertes, d’où leur surnom “d’algues bleues”. Elles sont importantes pour l’écosystème puisqu’elles fixent le dioxyde de carbone mais leur prolifération indique la présence de polluants dans le milieu aquatique. Très résistantes, elles peuvent survivre dans des conditions extrêmes.

Si certaines des cyanobactéries sont toxiques, d’autres types de phytoplanctons sont comestibles, comme ceux avec lesquels on fabrique la spiruline, un complément alimentaire très nutritif et produit dans toute la France, en Girondeen Isère ou encore en Bretagne.

Pourquoi autant de cas de pollution aux cyanobactéries cet été ?

Les cyanobactéries sont naturellement présentes dans les eaux douces peu profondes, riches en nutriments et stagnantes, mais elles peuvent se multiplier rapidement quand il fait suffisamment beau et chaud. La sécheresse généralisée en France en cette année 2017 et le niveau particulièrement bas des cours d’eau sont probablement des facteurs importants dans la prolifération des cyanobactéries dans de nombreux endroits où on ne les avait pas encore observées, ni surveillées, comme dans le Cher et dans la Loire.

C’est dangereux ?

La prolifération des cyanobactéries a tout d’abord des conséquences pour le milieu aquatique, en se multipliant massivement, elles peuvent provoquer un déséquilibre qu’on appelle l’efflorescence ou bloom. Leur trop forte concentration modifie l’aspect de l’eau qui se colore en bleu-vert. L’accumulation de cyanobactéries va peu à peu asphyxier le milieu, privant de lumière et de nutriments les autres espèces.

La prolifération des cyanobactéries représente aussi un danger pour l’homme et les mammifèrespuisque elles peuvent être toxiques quand elles sont ingérées. Elles causent ainsi des problèmes de santé comme des troubles digestifs, des maux de tête, des étourdissements, des démangeaisons, des irritations… La présence de cyanobactéries rend donc l’eau impropre à la consommation mais pas seulement. En se déposant sur un support comme un galet ou un bâton, elles peuvent finir par être ingérées, notamment par des animaux. C’est d’ailleurs ce que soupçonnent les autorités sanitaires dans plusieurs cas de décès de chiens ces dernières semaines dans le Cher mais aussi dans le Maine-et-LoirePlusieurs préfectures ont également lancé un appel à la vigilance au bord des cours d’eau.

Quelles sont les précautions à prendre ?

En cas de forte concentration de cyanobactéries sur un site de baignade ou dans un cours d’eau, les consignes sont claires : il ne faut ni se baigner, ni laisser vos animaux le faire, ne pas boire l’eau évidemment, mais aussi ne pas consommer de poissons ou d’espèces aquatiques venant du cours d’eau en question. Attention également à bien rincer le matériel après une activité nautique et à ne pas laisser les enfants jouer avec des bâtons ou des galets immergés ou les porter à la bouche, le conseil étant valable également pour les animaux.

Enfin sur les sites où la baignade est autorisée, la qualité de l’eau est surveillée tous les jours par le gestionnaire de baignade et régulièrement par les Agences régionales de santé. Les résultats des analyses sont affichés sur place mais aussi disponibles sur internet. En cas de problème de pollution aux cyanobactéries, des mesures sont prises pour limiter ou interdire les lieux de baignade concernés.