La dépêche : L’arasement des chaussées inquiète les riverains

Une réglementation nationale adoptée en 2013 oblige les propriétaires de chaussées sur le Célé à les réhabiliter d’ici 2018, afin de rétablir la continuité écologique du cours d’eau. L’Association Sauvegarde du Célé veut engager la discussion.

La situation des chaussées du Célé continue d’en inquiéter certains. Si des propriétaires ont tiré la sonnette d’alarme (voir notre édition du 19 juillet), le syndicat mixte du bassin Rance et Célé répondait en pointant la nécessité face à la loi de rétablir la continuité écologique du cours d’eau (voir notre édition du 28 juillet). L’Association Sauvegarde du Célé rassemble les propriétaires-riverains, les agriculteurs, quelques élus et autres usagers qui pêcheurs comme canoéistes se sentent concernés par la préservation du Célé.

Alain Plenacoste, son vice-président, a souhaité s’exprimer, non pour rentrer dans la polémique mais pour ouvrir un dialogue, afin d’éviter des incompréhensions futures.

Cet habitant de Saint-Sulpice pointe des limites : «On nous dit que la continuité écologique est la priorité, mais d’un autre côté on gère au coup par coup les problèmes de pollution, d’agriculture, de loisir. Pour nous un bassin-versant doit se gérer de façon globale, et pas sectorielle.» Un manque d’information sur les conséquences des effacements se fait ressentir. Pourtant le syndicat mixte a financé une étude pour chaque propriétaire, qui permet d’envisager les différents scénarios. Des promesses bien perçues mais orientées pour Alain Plenacoste : «Il y a une pression financière, avec des coûts de travaux importants pour les particuliers et des subventions insuffisantes dans certains cas, mais aussi liée à la rapide arrivée des échéances, en septembre 2016 pour les demandes de subvention et en 2018 pour les travaux». Il indique toutefois «respecter un choix qui reste personnel, mais ce genre de décision un peu forcée ne permet pas, même au niveau scientifique, d’avoir les preuves d’un retour à l’état naturel de la rivière», tout en relativisant : «On a des échos d’endroits comme la Roc de France où les effets sont bénéfiques, mais comment savoir pour le reste ?»

Le syndicat mixte a en tout cas mis à disposition un dossier complet à chaque propriétaire concerné, ces derniers restant maîtres de toute décision. Une décision déjà prise par certains propriétaires très heureux de voir la situation des chaussées présentes sur leurs terrains évoluer.
Mais la question gagne désormais les parties proches mais extérieures : agriculteurs, pêcheurs et autres usagers.

Quelques questions restent donc en suspens au niveau collectif pour Alain Plenacoste : «Qu’en est-il des sédiments pollués stockés en amont au long des seuils et qui risquent de se déverser soudainement, et de l’érosion des rives qui menacent les parcelles de certains agriculteurs ?» Son association demande en clair la prise en compte des acteurs pas directement concernés, mais qui risquent d’être impactés par les futurs aménagements.

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