Les agriculteurs craignent des limitations de prélèvement.

La dépêche 07/06/2017

Le débit dans les rivières a baissé .La préfecture recommande d’être  économe dans la gestion de l’eau n’écartant pas une prochaine limitation des prélèvements. Les agriculteurs rappellent l’urgence à créer de nouvelles réserves.

La photographie de la pluviométrie de ces dernières semaines est en trompe l’œil. Les pluies orageuses localisées principalement dans le Sud du département ont « glissé » sur les cours d’eau sans vraiment changer le cours des choses : « Les premières situations délicates sont observées sur certaines rivières fragiles » indiquait le 1er juin, dans un communiqué, Catherine Ferrier la préfète du Lot en évoquant la baisse des débits et en appelant à « une gestion économe de notre ressource en eau ». Une pré-alerte qui annonce à très court terme les premières mesures de limitation des prélèvements dans les cours d’eau. La préfète situait les zones les plus sensibles au phénomène, sur la Thèze, le bassin de Lemboulas et la tête du bassin de la Séoune.

Le scénario est finalement sans surprise en étant la conséquence directe d’un hiver chiche en pluie, n’ayant pas permis de refaire les réserves en sous-sol.

Bien que l’irrigation agricole n’ait pas commencé, c’est encore trop tôt, la profession s’inquiète des messages de la préfecture prônant « une mobilisation pour préserver la ressource en eau ». Alain Lafragette, le président de la FDSEA ne se fait guère d’illusion sur la suite des évènements : « Nous allons subir des restrictions ». Comme l’an dernier et les étés précédents, il y a de grandes chances de voir les prélèvements dans les rivières rationnés voire interdits si les débits fondent encore. « Les agriculteurs sont dépités » lâche le président de la FDSEA du Lot. Un sentiment qui trouverait son explication dans l’impuissance de la profession à faire émerger de nouvelles réserves d’eau . «Cela va faire des années qu’on arrive plus à créer une réserve d’irrigation dans le département. La dernière à avoir été aménagée est celle de Lascabanes, il y a une quinzaine d’années. Entre les études pour réaliser une retenue collinaire, les enquêtes publiques, les éventuelles oppositions au projet ce qui bien sûr tout à fait normal , il se passe , 5, 10 ans plus encore . Or plus le temps passe, plus on va payer le prix et pas seulement les producteurs de maïs, toute la profession».  Alain Lafragette poursuit : «Qu’on nous donne un cadre, s’il faut faire des réserves plus petites qu’on nous le dise ».

Les responsables agricoles du Lot ont trouvé en la personne du ministre de l’Agriculture, Jacques Mézard rencontré le 4 juin à Floirac dans le Lot, une écoute attentive sur cette question de l’irrigation. Le nouveau ministre leur déclarait : «On ne résoudra pas le problème de l’eau en empêchant les agriculteurs d’irriguer.»